Phase 5: Mise à l'échelle et durabilité

(FIN 2019 - 2022)

La dernière phase, celle de la mise à l’échelle et durabilité, s’est concentrée sur les activités visant à maintenir et à étendre la portée de BG.  Ces activités comprenaient notamment:

 

  • L’intégration de BG dans les structures gouvernementales.
  • Le transfert des responsabilités des organisations à base communautaire aux autorités locales.
  • Le renforcement des capacités des partenaires.
Membres du club des TJA participant à l'activité avec le plateau de jeu et des cartes avec des questions
Membres du club des TJA participant à l'activité avec le plateau de jeu et des cartes avec des questions
(crédit photo: l'Ecole de Santé Publique de Kinshasa n.d.)

Après plus d’un an de préparation de la mise à l’échelle (phase 4), en fin 2019, le leadership de BG (y compris les membres de l’équipe de ressources) a lancé des activités adaptées au niveau des clubs et des communautés, menées directement par les écoles et deux OBC. Les points focaux et les administrateurs des écoles ont travaillé avec les formateurs nationaux de BG au niveau de la Direction de l’Education à la Vie Courante (DEVC) du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) pour former les enseignants sur l’utilisation du nouveau protocole sur les clubs de très jeunes adolescents (TJA) du ministère de l’Éducation (ME), et à identifier et former les comités des clubs de TJA. Les OBC ont créé des clubs communautaires pour les TJA non scolarisés. En outre, l’équipe du projet BG a travaillé en étroite collaboration avec BG+ (le projet analogue de BG pour les adolescents plus âgés) afin d’élargir son champ d’action. 

En mars 2020, toutes les activités ont été interrompues en raison de la fermeture des écoles liée à la COVID-19. Pour y faire face, en avril 2020, l’EPST a transféré les programmes d’enseignement de base à la télévision et à la radio. L’Education à la Vie Familiale (EVF) n’était à l’origine pas incluse dans ces émissions. Alors, le leadership de BG a travaillé avec l’EPST/DEVC et l’UNICEF pour intégrer des thématiques de la boîte à outils de BG sur la puberté et l’EVF dans les émissions. L’équipe du BG a ensuite mené une étude rapide pour documenter ces efforts et évaluer l’acceptabilité de l’apprentissage à distance de l’EVF par les adolescents et leurs familles. À la mi-2021, après la levée des restrictions liées au COVID, les activités en présentiel de BG ont repris et les activités en milieu scolaire ont été rétablies.

 

Afin de soutenir l’institutionnalisation et la durabilité des activités à base communautaire, le leadership de BG a travaillé avec le ministère de la Santé et les équipes de santé des zones pour transférer les activités aux agents de santé communautaires et de la protection sociale(Relais Communautaires(RECO)/Réseaux Communautaires de Protection de l’Enfant (RECOPE)) liés au système de santé publique de la République Démocratique du Congo (RDC). En outre, en janvier 2022, le ministère des Affaires sociales (MAS) a soutenu la création de clubs de BG dans les centres de rattrapage scolaire (Centres de Rattrapage) dans le cadre des efforts visant à institutionnaliser BG pour les adolescents non scolarisés (en particulier les filles). Afin de comprendre les processus et d’identifier les défis potentiels liés à ces efforts de transition, le leadership de BG a mené une étude d’apprentissage qualitatif rapide. L’étude a été conçue en collaboration avec la direction de l’école, le RECO/RECOPE, des représentants de l’EPST et de la PNSA, et des organisations à base communautaire.  Les résultats de l’étude ont été partagés lors d’une série de réunions d’apprentissage et de réflexion avec les parties prenantes en août 2022, ce qui a permis d’établir des feuilles de route précisant les rôles et les responsabilités de chaque ministère pour pérenniser BG. 

Au cours de cette période, deux vagues supplémentaires de collecte des données ont été effectuées auprès de la cohorte GEAS-Kinshasa. Cela a permis le leadership de BG de comprendre l’impact à long terme de BG, ainsi que les expériences des adolescents au fur et à mesure qu’ils grandissent en ce qui concerne les connaissances et l’utilisation des contraceptifs, la violence basée sur le genre, les relations, la grossesse et la recherche de soins de santé. Les résultats de l’évaluation des quatrième et cinquième vagues ont montré que BG avait des effets durables sur certaines dimensions des connaissances en matière de la santé sexuelle et reproductive et sur les normes et attitudes en matière de genre, trois et quatre ans après la fin de l’intervention. En outre, de nouveaux impacts à long terme sont apparus dans l’acceptation des rôles stéréotypés et des doubles standards sexuels, les adolescents devenant plus engagés sur le plan romantique et plus actifs sexuellement.

 

Journées portes ouvertes pour les jeunes, août 2022 (crédit photo : Save the Children 2022)

En août 2022, Save the Children et le Conseil Consultatif des Jeunes (COJ) ont organisé deux jours de réunions dans les communautés pour partager les résultats du GEAS et de l’évaluation participative menée par les jeunes et discuter de la contribution du COJ à l’évolution du projet BG. En décembre 2022, le personnel de Save the Children et les membres du COJ ont assisté à la réunion trimestrielle du groupe de travail « Santé et bien-être des adolescents et des jeunes » du PNSA pour présenter les réalisations du COJ et du consortium BG plus large et partager des recommandations politiques visant à améliorer la santé sexuelle et reproductive des adolescents en RDC.

À l’approche de la fin de ce projet (début 2023), le leadership de BG a évalué ses efforts à atteindre un plus grand nombre de TJA avec des programmes d’éducation à la vie familiale transformateurs de genre en intégrant BG dans les systèmes du ME, du MS, du MAS et des organisations locales, et en renforçant les capacités des partenaires. Les résultats des activités de mise à l’échelle sont documentés dans le rapport final d’évaluation de la mise à l’échelle, organisé selon les 24 indicateurs de référence. Les points forts sont les suivants :

 

  • BG a formé plus de 3 000 adolescent.es comme leaders des clubs scolaires, a développé des outils à utiliser par des représentants du ministère et a élaboré des outils de conseil en fonction de l’âge et de l’étape de la vie afin d’améliorer l’offre de services de santé adaptés aux adolescents.
  • BG a été choisi comme approche phare pour soutenir la santé reproductive chez les TJA dans deux des plans stratégiques MS/PNSA (2019-2022 et 2021-2025).
  • BG a été pleinement intégré dans le programme d’éducation à la vie familiale du ME/DEVC, y compris dans tous les documents de formation initiale et continue et dans les supports pédagogiques.
  • BG a également été intégré dans la programmation soutenue par le MAS.

 

Ces succès ont été possibles en partie grâce à l’acceptation et à l’appropriation par les autorités sanitaires et éducatives aux niveaux national, provincial et local. Le partenariat avec les parties prenantes et l’utilisation de l’apprentissage continu et de la gestion adaptative au cours des cinq phases ont permis à l’équipe de développer des approches et du matériel qui s’alignent sur les programmes et services nationaux. Le parcours de BG se poursuit grâce aux efforts de plaidoyer des alliés de BG pour l’allocation de ressources financières nationales et de personnel dans les plans de travail ministériels en faveur de la santé reproductive des TJA.

Les phases de Bien Grandir ! : Adaptation, apprentissage et mise à l’échelle

  • 2016

    Préparation du terrain

    Mener une recherche formative rapide, établir des partenariats
  • Début 2017

    Adaptation

    Élaborer une approche et des matériels adaptés au contexte
  • 2017-2018

    Pilote

    Mettre en œuvre l’intervention BG dans deux communes de Kinshasa
  • 2018-2019

    Préparation pour passer à l’échelle

    Évaluer l’effet de BG; développer l’approche de mise à l’échelle
  • Fin 2019-2022

    Mise à l’échelle et durabilité

    Mettre en œuvre des stratégies pour l’expansion et l’institutionnalisation